Dans les pas de Jean Jaurès en Occitanie

12 Juin 2024

Sculpture Jaurès Capitole Toulouse

A l’occasion des 100 ans de son entrée au Panthéon, et tout juste 110 ans après sa mort tragique, le Tarn rend hommage à son plus illustre tribun. C’est l’occasion de réaliser un pèlerinage sur ses traces, à travers tous les sites d’Occitanie où il a laissé son empreinte.

Né le 3 septembre 1859 à Castres (Tarn) et mort assassiné le 31 juillet 1914 à Paris, Jean Jaurès, brillant homme politique français, est indissociable de l’Occitanie en général et du Tarn en particulier. Issu d'une famille de la petite bourgeoisie castraise, il grandit à Castres où il passe son enfance et sa jeunesse, puis, brillant élève, il étudie ensuite à l'École normale supérieure de Paris et obtient une agrégation de philosophie avant de s’orienter vers la politique. Il est élu député en 1885 et devient alors le benjamin de l’Assemblée nationale.

Il soutiendra notamment après sa réélection en 1893, la grande grève des mineurs de Carmaux, puis s’engage plus encore en contribuant à la fondation du Parti socialiste français en 1902, puis à celle du quotidien l'Humanité, qu’il dirigera à ses débuts.

Lors de son passage à Toulouse, il travaillera au sein de la Rédaction du quotidien « La Dépêche du Midi ». En 1905, il est un des rédacteurs de la loi de séparation des Églises et de l'État. Il consacrera les dernières années de sa vie à tenter d'empêcher le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Ces positions pacifistes lui valent d'être assassiné par le nationaliste Raoul Villain à la veille du conflit. En 1924, sa dépouille est transférée au Panthéon.

Jean Jaurès

Jean Jaurès

Une empreinte fortement ancrée en Occitanie 

  • A Castres, sa maison natale est située 5 rue Réclusane (plaque commémorative) et il passe sa jeunesse au Domaine de la Fédial (lieu-dit « La Lauretié haute »). Il fréquente le collège où il a étudié de 1869 à 1876 et qui porte désormais son nom (plaque commémorative). On y trouve également le Monument à sa gloire sur la place ... Jean Jaurès ! On peut aussi y visiter le Centre national et musée Jean Jaurès, qui retrace le parcours de l’homme politique, enseignant, philosophe, journaliste et tribun d’exception qu’il était.

  • A Albi, Jean Jaurès a enseigné la philosophie à ses premiers élèves, de 1881 à 1883, au lycée Lapérouse. Il contribue également à la création de la Verrerie Ouvrière d’Albi (VOA) – qui se visite. A sa mort, et avant que ses cendres ne soient transférées au Panthéon, Jean Jaurès  a été inhumé au cimetière des Planques où un cénotaphe abrite toujours la dépouille de son épouse.  
Musée Jaurès©OT Castres Mazamet

Musée Jaurès©OT Castres Mazamet

Citation

Extrait d’un discours de Jean Jaurès, prononcé à Albi en 1881 :

« Nous sommes allés à Albi, la ville rouge, avec son beau ciel, ses maisons de briques, ses jardins en terrasses et ses beaux ponts, avec sa place centrale bien exposée au soleil […] avec sa cathédrale puissante… ».

Carmaux : l'épicentre de la mémoire de Jaurès

  • C’est à Carmaux, haut-lieu des contestations minières, au début du 20ème siècle, que son empreinte est la plus vivace. L’office du tourisme du Ségala tarnais y organise d’ailleurs une visite thématique intitulée « sur les traces de Jaurès à Carmaux ».

  • A découvrir, à proximité immédiate de Carmaux :
    - l'Espace Jaurès de Pampelonne : cet espace vivant, composé d’ouvrages écrits par Jean Jaurès, d’autres sur le célèbre tribun, d’un fonds sonore faits de lectures de textes écrits par Jaurès, de photos… vous fait découvrir le tribun à travers des souvenirs personnels et émouvants. L’entrée est gratuite.
    - le Musée-mine départemental de Cagnac-les-Mines
    - Cap’Découverte au Garric (ancienne mine à ciel ouvert reconvertie en terrain multi-sports et base de loisirs)        

Musée départemental de la mine©CD du Tarn

Citation

« Je ne quitterai Carmaux que lorsque Carmaux me chassera ».

Maison de vacances de Jean Jaurès©Pixabay.jpg

Maison de vacances de Jean Jaurès©Pixabay

A Villefranche-d’Albigeois, l’ancienne maison de vacances de Jean Jaurès se prépare à sortir de l’oubli

Après des années d’abandon, le domaine de Bessoulet à Villefranche d’Albigeois, ouvre ses portes au public, au début de l’été. Ce lieu chargé de mémoire, considéré comme le "refuge" de Jean Jaurès, est certainement celui où il a écrit les plus belles pages de sa vie politique. Racheté il y a peu par la commune, ce nouveau site de visite a pour ambition de faire "revivre ses années 1900" au domaine, grâce à des recherches historiques ont été faites afin de reproduire au mieux l’environnement dans lequel a vécu Jean Jaurès.

En savoir plus sur cette maison

Info +

Pour commémorer les 110 ans de l’assassinat de Jean Jaurès, le domaine accueillera le spectacle "Une voix, une parole, une conscience", interprété par l’acteur Jean-Claude Drouot ; un seul-en-scène qui reprend les phrases et les moments cultes de cette figure politique.

L'âme de la ville rose...

  • A Toulouse, cité résolument contestataire, son fantôme hante toujours la ville ! De la demeure où il résidait au 20 place Salengro en passant par le square de Gaulle où un mémorial lui est dédié, des allées Jean-Jaurès à l’université du Mirail rebaptisée Université Jean Jaurès pour le centenaire de sa disparition, nombreux sont les sites à travers la ville qui évoquent son passage. Un buste de Jean Jaurès orne aussi l’une des salles du Capitole.

    L’Hôtel de Région Occitanie Pyrénées-Méditerranée, situé au 22 boulevard du Maréchal Juin, lui rend également hommage à travers une citation qui orne sa façade « il n’y a qu’une seule race : l’Humanité » mais également dans l’atrium où le poète Serge Pey, lui a consacré une œuvre permanente sous le titre : le Courage de la pensée.


    Autre lieu mythique, la Bourse du Travail , qu’il a inaugurée le 12 juillet 1892.

Hôtel de Région - Site de Toulouse

Au cœur du Midi rouge  

  • Dans le Languedoc viticole, il rend visite aux « Vignerons libres » de Maraussan », près de Béziers, et est à l’origine de la création, en 1901, de la première coopérative viticole française. Le monde viticole lui voue depuis cet évènement, un immense respect pour avoir lancé et incité le mouvement coopératif.

    Une sculpture commémorative trône désormais face à cette cave coopérative, inscrite aux monuments historiques grâce à sa façade reprenant en toutes lettres la devise : “Tous pour chacun, chacun pour tous”.  Une visite de ce site s’impose après l’Œnorando® « sur les traces des vignerons libres » en boucle qui permettra de découvrir les vignobles environnants puis de terminer la balade, sitôt revenus à la coopérative, par une dégustation des meilleurs crus de ce terroir chargé d’Histoire.   
Fronton-Cave-Maraussan©CC-La_Domitienne

Fronton-Cave-Maraussan©CC-La_Domitienne

Citation

"Paysans, ne restez pas isolés, unissez vos volontés et dans la cuve de la république préparez le vin de la révolution sociale !".